Une plainte en France vise les dirigeants des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite
Le cheikh Mohammed Ben Zayed, prince héritier des Émirats arabes unis, à Ankara, en Turquie, le 24 novembre 2021. BURHAN OZBILICI / AP
Alors qu’Emmanuel Macron visite les deux pays engagés dans la guerre au Yémen, une plainte pour crimes de guerre, torture et financement de terrorisme a été déposée, vendredi 3 décembre, à Paris, contre Mohammed Ben Zayed et Mohammed Ben Salman.
C’est une plainte qui tombe à pic. Alors qu’Emmanuel Macron se rend, vendredi 3 décembre, aux Emirats arabes unis (EAU) et samedi en Arabie saoudite, l’avocat Joseph Breham a déposé, vendredi matin, au tribunal judiciaire de Paris, une plainte avec constitution de parties civiles visant les deux princes héritiers et dirigeants de fait de ces pays du Golfe, alliés de la France. Les infractions reprochées à l’Emirati Mohammed Ben Zayed Al Nahyane (surnommé « MBZ ») et au Saoudien Mohammed Ben Salman (surnommé « MBS ») sont aussi graves que nombreuses : « crimes de guerre », « torture » , « disparitions forcées », « participation à une association de malfaiteurs à caractère terroriste » et « financement de terrorisme ».
Les deux dirigeants ne sont pas les seules personnes visées par cette plainte. Leurs chefs d’état-major respectifs et plusieurs responsables yéménites sont aussi visés, ainsi que Hana Al-Rostamani, la PDG de la First Abu Dhabi Bank (FAB) – elle-même désignée en tant que personne morale –, ainsi que le djihadiste français Peter Cherif, arrêté le 16 décembre 2018 à Djibouti, aujourd’hui détenu en France. Le fil qui relie tous ces individus ? La guerre au Yémen, où Me Breham s’est rendu en juin 2021, pendant une vingtaine de jours.