Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux
La base des sous-marins nucléaires de l’Île Longue, en face de Brest, est le sanctuaire de la dissuasion nucléaire française. | ARCHIVES OUEST-FRANCE/THIERRY CREUX.
Il y a quelques semaines, le Yantar, un navire russe, a été repéré dans la Manche, au large du Cotentin. Officiellement, c’est un navire océanographique se consacrant à des observations scientifiques. Officieusement, il se livrerait à de l’espionnage. Des bateaux russes très curieux au large de l’Ouest, ce n’est pas nouveau surtout avec la base de l’Île Longue, en rade de Brest (Finistère), abritant les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la force de frappe de la dissuasion nucléaire.
En cette fin du mois de février 1969, la météo n’est pas franchement clémente en mer. Aussi, ces bateaux russes choisissent-ils de se mettre à l’abri en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Ils ne risquent pas de passer inaperçus. Ils sont six, quatre chalutiers, un navire-usine pour commencer à préparer le poisson et un navire-congélateur. Ils sont à l’intérieur des eaux territoriales françaises, et un bâtiment de la gendarmerie maritime va jeter un coup d’œil. Il n’y a rien de suspect.
Le commandant du navire-usine a fait savoir aux autorités que tous ces bâtiments, en raison de renseignements météorologiques défavorables, avaient gagné cet endroit où la profondeur d’eau peu importante permet de mouiller dans d’excellentes conditions
, explique Ouest-France dans son édition du 24 février 1969, en précisant, qu’une fois le calme revenu au large, la prochaine destination de la flottille de pêche est le port de Vladivostok, situé sur la mer du Japon, pas très loin des frontières avec la Chine et la Corée du Nord. En clair, à l’autre bout du monde. On peut s’interroger sur le coût en gazole d’une telle partie de pêche, mais va donc pour le mauvais temps.
Sur la piste du sous-marin Le Terrible
À la fin du mois de juin 1973, c’est le même scénario. Cette fois ce sont deux pétroliers battant pavillon soviétique qui font une pause aussi en baie de Saint-Brieuc. Ils sont bientôt rejoints par deux autres navires arborant le drapeau rouge, avec…Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux