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Quand la marine suédoise prenait des bancs de harengs pour des sous-marins russes

Posted On 28 Fév 2021
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Un chercheur a révélé avoir été convié par les militaires, au milieu des années 1990, pour identifier des sons suscitant régulièrement l’inquiétude de Stockholm.

Leur présence avait été détectée au large de Törefjärden, de Sundsvall, de Karlskrona, à Hävringebukten, au large d’Oxelösund, autour de Kanholmsfjärden, dans l’archipel de Stockholm… Régulièrement, depuis le début des années 1960, des sous-marins soviétiques, puis russes, ont hanté les eaux suédoises.

Car la neutralité de la Suède – qui, en refusant toute alliance, espère rester à l’écart d’éventuels conflits – n’empêche pas les intrusions. Ainsi, le 27 octobre 1981, le S-363, un sous-marin de la classe Whiskey, appartenant à la flotte de la Baltique de la marine soviétique et désigné sous le nom de code U137, s’échoua à environ 10 kilomètres de Karlskrona, l’une des principales bases navales suédoises. Moscou avança alors qu’il s’agissait d’une malencontreuse erreur de navigation, que le sous-marin s’était égaré à la suite d’une défaillance de son compas gyroscopique. L’engin resta échoué pendant une dizaine de jours avant d’être dégagé par des remorqueurs suédois et escorté dans les eaux internationales pour être remis aux Soviétiques.

Cette mésaventure n’empêcha pas la marine de l’URSS de venir à nouveau rôder dans les eaux suédoises, poussant Stockholm à déployer un réseau de bouées acoustiques destinées à écouter tous signaux suspects venant des profondeurs.

Le mystère des bulles

En 1996, constatant que l’activité sous-marine n’avait pas cessé avec la fin de la guerre froide, la Svenska marinen – la marine royale suédoise – demanda à Magnus Wahlberg, professeur au département de biologie à l’université du Danemark du Sud, d’écouter les sons enregistrés afin de les identifier, dans une salle secrète de sa base de Bergen, à Stockholm.

Le 19 février, il est revenu sur l’affaire au micro de WNYC, une radio de New York. Magnus Wahlberg a expliqué qu’il s’attendait à entendre des sons comme dans les films, le « ping » d’un sous-marin qui aurait été détecté ou celui de ses hélices : « Mais pas du tout ! On aurait dit quelqu’un qui fait frire du bacon, des petites bulles d’air libérées dans l’eau. »

Avec Hakan Westenberg, un collègue suédois, ils penchent alors pour un son d’origine animale. Leurs recherches les mènent aux harengs : lorsqu’ils se déplacent, ces poissons forment de gigantesques bancs qui peuvent atteindre plusieurs kilomètres carrés et jusqu’à 20 mètres d’épaisseur. Surtout, ils disposent d’une vessie natatoire reliée à leur canal anal. Ils peuvent remplir d’air cette poche pour se déplacer en profondeur, afin de compenser la pression de l’eau. Et ce sont les bruits produits quand ils évacuent le surplus de gaz pour remonter à la surface qui peuvent être détectés par les appareils d’enregistrement. La marine suédoise connaissait les signatures sonores des baleines, phoques et autres morses, mais n’avait pas envisagé que de si petits poissons puissent faire un tel raffut.

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